- L’examen Soldat
Hanamaru, agité par la préparation de l'examen annuel des soldats, était en effervescence depuis quelques jours. Des hommes dépla?aient les meubles d’un h?tel pour aménager les chambres et accueillir plus de monde. Un des employés trébucha dans l'escalier et tomba à la renverse, avec le lit, qui se cassa dans un vacarme violent. Les cris des passants affolés et du patron embêté finirent de réveiller péniblement ceux qui faisaient la sieste, la couverture sur la tête pour couvrir le bruit.
Cinq heures passées, Tsukinoko attendait assise dans l'herbe, jusqu’à ce qu’un faucon se pose sur son épaule avec un message accroché à la patte, lui dictant de se rendre au grand gymnase de l’Académie. En arrivant sur place, le Chef n'avait pas revêtu sa tenue de combat comme d'habitude mais sa parure diplomatique, et elle se méfie.
- Prête pour ta séance ?
- C'est qui eux ? lance-t-elle le regardant dans les yeux.
- Qui ?a ?
Elle peste et pointe du doigt une partie des gradins.
- Eux tous cachés ! s'agace-t-elle. Ils s'entra?nent avec nous ?
Les spectateurs étaient sortis de leur cachette pour mieux observer, tant qu'à faire, et le Chef s'explique.
- Ce sont différents ma?tres qui sont curieux de voir nos méthodes d'entra?nement, et-
- C'est pas un spectacle ! crie-t-elle agacée.
- Prend ?a comme de l'apprentissage. Ils insistent depuis un moment, j'ai accepté pour aujourd'hui.
- Putain... J'aime pas qu'on me regarde ?a me gêne, lance-t-elle les bras croisés avant de lui tourner le dos.
Le Chef soupire devant son caprice, encore, mais une voix familière retentit depuis les gradins.
- Ohé Tsuki ! Montre-nous ce que tu sais faire.
Ren appuyé sur la rambarde lui faisait signe, accompagné par ses amis derrière lui. Tsukinoko le dévisage et demande hautainement en le pointant du doigt.
- C'est un professeur lui ?
- Pas encore. Allez, voici les consignes-
- Nan, je veux pas qu'on m'observe !
- On va pas y passer la journée, souffle une voix depuis les gradins.
- Hein ? Si t'es pas content casse-toi, tu me rendras service ! crie-t-elle en le pointant du doigt.
Ren ricanait parmi ceux qui s'offusquaient, mais l’adjudant vexé réplique aussit?t. Tsukinoko le fusillait du regard alors qu'il la regardait d'un air méprisant, les bras fièrement croisés.
Ses cheveux se hérissent lentement, elle joint les mains, puis prend appui au sol. Ren plisse les yeux, excité de voir le dénouement alors que son aura pointe le bout de son nez, mais Haruo perd patience et frappe le bout des doigts de sa disciple avec sa pipe.
- Silence dans les tribunes ! gronde-t-il.
Sans grimacer sous la douleur, Tsukinoko secouait ses doigts avant de s'assoir avec nonchalance à terre devant lui. L'entra?nement du jour consistait à ressouder les tactiques avec son ancienne brigade. Mikio et Takeshi arrivaient avec Shikaru au même moment. Ren ne manque pas de taquiner Takeshi au sujet de Tsukinoko, et l'assemblée ricane un moment mais le Chef calme l'atmosphère et les jeune soldats s'élancent en mettant à jour leurs stratégies. Mikio et Takeshi avaient développé leur technique à deux et Tsukinoko devait donc faire diversion au début puis réagir en cas de difficulté ensuite. Arrivés à la fin de l’entra?nement, ils re?oivent tous les trois un document les conviant au prochain examen de soldat supérieur. Alors qu'elle décryptait le papier, Ren était descendu auprès d’eux, curieux.
- C'est parce que j'arrive pas avec Ishi-ka suru seidenki ? boude-t-elle. ?a fait que trois mois qu’on a commencé !
- Ishi-ka quoi ? demande Ren.
- La technique que j'essaie de faire !
- Fais voir.
- Elle n’est pas encore-
- Ouais ! Dis-moi ce que t'en penses, glousse-t-elle en coupant son Chef.
Tsukinoko s'exécute aussit?t en brandissant ses sabres pour les croiser au-dessus de la tête. Les cheveux de Shikaru, Mikio, Takeshi et Ren se hérissent d'électricité statique avec les siens alors que le Chef avait tout à coup disparu. Shikaru n'a pas le temps de comprendre que les sabres de Tsukinoko se remplissent d'électricité en envoyant des éclairs dans tous les sens.
Ils tentaient de les éviter mais l'énergie mal ma?trisée explose brutalement dans le gymnase. Tsukinoko rouvre les yeux pour trouver ses camarades éparpillés au sol, pris de spasmes nerveux, tandis que les spectateurs sortaient de leurs abris.
Des exclamations se faisaient entendre dans les gradins alors que Le Chef, réapparu aux c?tés de son fils, soupirait devant ses soldats qui peinaient à reprendre leurs esprits.
- Comme j'allais te répondre, Ren, dit-il en tirant sur sa pipe, Tsukinoko ne ma?trise pas assez sa technique pour réaliser une démonstration concluante.
- A?e... T’aurais pu le dire plus t?t.
- Pardon... marmonne-t-elle.
Ren lache des plaintes en se relevant doucement avec Shikaru, alors que Mikio et Takeshi restaient inconscients au sol, crispés des pieds à la tête.
- Et c'est censé donner quoi ?
- Elle doit arriver à concentrer sa Foudre dans ses sabres, et-
Unauthorized content usage: if you discover this narrative on Amazon, report the violation.
- Et j'aurais des sabres de foudre ! crie-t-elle surexcitée. Génial, hein ? Et du coup j'utilise beaucoup moins de chakra grace à mes sabres !
- Oui, cela est surtout utile pour compenser le fait que tu as les mains prises par tes sabres, ce qui te pénalise pour signer des incantations, ajoute le Chef.
Shikaru et les Adjudants descendus des gradins essayaient de réveiller les deux jeunes soldats. Shikaru fait part de son inquiétude au Chef mais la première épreuve, qui avait lieu demain, ne sollicitait pas d’efforts physiques. Tsukinoko observait les Adjudants et ses camarades, désemparée.
- Pardon Jījī... Dis, ils vont pas mourir ? s'inquiète-t-elle.
Shikaru étouffe un rire nerveux en ayant senti son attaque mais Ren se moque aussit?t.
- Abuse pas, ta technique est pas aussi puissante que ?a.
- Pour l’instant, non, surenchérit son père d’un air moqueur.
En partant, Ren avait rattrapé Tsukinoko pour lui proposer de l'accompagner manger des sucreries avec les Soldats qui étaient partis devant. Timide et hésitante, elle est rassurée par la fille aux yeux verts qui les avait rejoints, Hina Matsuda. Ils apprennent à faire connaissance.
- Vous savez faire quoi vous ? demande innocemment Tsukinoko. Et qu'est-ce que vous aimez et vous aimez pas ?
- J'aime beaucoup jardiner, se lance Hina, je n'aime pas qu'on me fasse perdre mon temps, et ma spécialité c'est l’envo?tement. Et toi alors ? demande-t-elle à Ren.
- J'aime bien aller au restaurant et j'aime pas qu'on vienne me déranger pour rien, et ma spécialité c'est ?a, dit-il en brandissant ses poings américains. Ils ont des lames de chakra comme tes sabres.
- Ah ouais ? s'étonne-t-elle.
Tsukinoko avait sorti un de ses sabres pour le comparer à son poing, dont la lame en était entièrement composée, un métal précieux et rare. Hina admirait le second sabre pendant que Ren brandissait l’autre devant le soleil avant de s'exclamer en plissant les yeux.
- Tu devrais les aiguiser, ils sont plein d'entailles.
- Bah j'essaye... Mais c'est dur et j'arrête pas de me couper ! se plaint-elle en brandissant son majeur. Je me suis même coupé les nerfs.
- Ah ouais ? Tu sens plus rien ? s'amuse Ren en le pin?ant.
- Rien du tout ! glousse-t-elle.
- T'as pas de pierre à aiguiser ? Je peux te prêter la mienne si tu veux. Ils doivent être parfaitement tranchants, prêts à couper des têtes, s'amuse-t-il en mimant des mouvements avec. Attends... C'est peut-être pour ?a que t'arrives pas avec ta technique !
- Hein ?
- Mais oui, si la lame est ab?mée ?a peut dévier le chakra.
- Tu pourrais lui montrer, propose Hina.
- Pas maintenant, souffle-t-il. Je te montre demain après la première épreuve... Si tu la réussis, ricane-t-il.
Tsukinoko faisait la moue en angoissant à propos de l'examen. Rassasiés et Tsukinoko rassurée pour demain après avoir discuté avec les Soldats, Hina la raccompagne jusqu’à chez elle. En chemin, Tsukinoko était inhabituellement silencieuse, la mine soucieuse, puis elle lance d’une petite voix.
- Est-ce que tu veux bien qu'on soit... copines ?
Le regard adouci, Hina acquiesce, et Tsukinoko saute de joie dans ses bras. Elles explosent de rire et prévoient de se voir de temps en temps, avant que Tsukinoko ne rentre chez elle par la terrasse, ravie d’avoir enfin une amie, même si elle était plus grande.
La première épreuve de l’examen Soldat avait été réussie pour la brigade Shikaru, avec l’aide de Tsukinoko qui communiquait avec ses camarades via son troisième ?il, dont ils avaient établi tous les trois un répertoire codé pour l’occasion. Leur complicité consolidée, ils se rendirent annoncer la nouvelle à Le Chef. En partant, ils tombèrent sur Ren qui proposa alors d’aider Tsukinoko avec sa technique, comme promis.
La seconde épreuve eut lieu sur un terrain d'entra?nement surnommé le terrain de la mort, réputé pour son hostilité à toute épreuve et un refuge pour des monstres plus affreux les uns que les autres. Shikaru les attendait à l’arrivée pour les féliciter de leur réussite.
L’épreuve finale avait lieu dans deux semaines, individuelle, mais la brigade décida de continuer à s'entra?ner ensemble. Mais les gar?ons n'arrivaient pas à suivre et Tsukinoko s'ennuyait au bout de quelques jours, Shikaru ne sachant quoi lui faire faire de plus qu'un entra?nement de maintien de forme et la pousser sur sa nouvelle technique.
Elle s’échappa alors pour retrouver son grand ma?tre, qui était dans la grande pièce aux murs jaune pale, sabres en main, un sourire rempli de détermination sur le visage. Le Chef était affairé avec deux hommes, et elle se braque par réflexe devant leurs masques de porcelaine. Les Agents de la Colonie se redressent à leur tour avec leur tant?, face à elle. Elle ne sut pas s’il fallait se détendre ou rester aux aguets. Le Chef, habillé d’un samue beige et d’un haori orange, soupira longuement.
- Tout va bien. Il s'agit de ma disciple.
- Qui entre silencieusement armes en mains ? demande celui aux cheveux gris ébouriffés.
- Fidèle à ses mauvaises habitudes, répond-il.
Tsukinoko restait plantée là alors que les Agents de la Colonie la dévisageaient, se reconnaissant avec celui aux cheveux gris.
- Que veux-tu, Tsukinoko ? demande Le Chef.
Elle range ses sabres puis se plante devant lui en posant brusquement la main sur son travail.
- C'est l'heure de l'entra?nement Jījī ! Il est cinq heures !
- L’entrainement ? Je suis débordé Tsukinoko, tu vas devoir continuer avec Shikaru, et sinon te débrouiller seule.
- J'ai le droit d'utiliser mes techniques seule ? s'étonne-t-elle.
- Non.
- Bah alors ?! C'est l'épreuve finale putain ! rale-t-elle. Comment je m’entra?ne ?!
- Je sais bien, mais-
- En plus c'est toi qui m’as inscrit, j'ai rien demandé moi ! T'es gonflé Jījī ! s'agace-t-elle en croisant les bras.
Alors qu'il hausse un sourcil devant sa remarque, l'autre agent s'offusque derrière son masque sans avoir pu se retenir.
- ?a sert à quoi alors ? Je dois gagner pour devenir Soldat supérieur ! Tu dois me dire si j'ai bien réussi ta technique et Ren m'a aidé pour la mienne je dois te montrer ! Hein ?! Alors ! hurle-t-elle.
- Elle travaille sur deux techniques à la fois ? s'étonne l’agent à la chevelure grisatre.
- Euh... hésite-t-elle craintive. Vous êtes qui vous à la fin ? Hein Jījī, c'est qui ces hommes masqués ? Pourquoi on les voit jamais ? Ils-
Le Chef se frottait les yeux du bout des doigts en soupirant alors que Tsukinoko ne lui laissait pas une seconde de répit depuis son arrivée.
- Ce sont des Agents de la Colonie, répond-il. Et je comprends bien Tsukinoko, cependant-
- Des Agents de la Colonie ? C’est quoi ?a ?
- Des agents spéciaux, aux services secrets.
- C'est pour ?a qu'on voit jamais leur visage ? C'est secret ? Y a quoi aux services secrets ? C'est quoi leurs missions hein ? Celles de rang S ? C’est ?a ? crie-t-elle aux deux hommes.
- En quelque sorte, répond l'autre. Eh bah, je ne t'aurais pas imaginée aussi bavarde vu ce que tu as fait la dernière fois.
- Quoi ? Quand ?a ? panique-t-elle.
- Votre mission foireuse avec Shikaru-san et les déserteurs.
Tsukinoko se retourne vers Haruo, qui n'avait pas bougé d'un pouce, et s'écrie l'air de rien en tentant une nouvelle fois, les doigts croisés derrière la tête. Mais il refuse encore. Insatisfaite, son visage esquisse une moue désapprobatrice alors qu’elle croisait lentement les bras pour souligner sa révolte.
- Assez ! s’agace-t-il. Va déjà t'entra?ner seule en attendant, je te trouverai un professeur plus tard.
- Mais nan ! Je veux m'entra?ner avec toi ! boude-t-elle.
- Tsukinoko, tu me déranges en plein travail.
- Alors ?a sert à rien que je fasse l'examen !
- Tsukinoko... gronde-t-il.
Elle se retourne et fait signe aux agents de partir mais ils ne bougeaient pas, et elle se vexe encore et tente un compromis. Il grince des dents, échauffé, mais elle gardait ses positions.
- Ce sont des affaires sensibles, tout ne te concerne pas. Maintenant laisse-nous.
Refusant de s’avouer vaincue, Tsukinoko tourne les talons avec un air effronté et ordonne, de dos sur le palier, en faisant voler ses longs cheveux noirs du revers de la main.
- Je veux un professeur, maintenant !
La porte de la salle claquée, Le Chef s’affale dans son siège en soupirant, drainé de son énergie pour la journée.
Tsukinoko était partie s'allonger dans l'herbe pour regarder les nuages en attendant. Alors qu'elle rêvassait, elleouvre les yeux et voit Ren penché au-dessus d'elle.
- Toi ? Mais t'es pas professeur !
- Je suis déjà venu jusqu’ici pour toi, me fait pas perdre mon temps, rale-t-il.
Durant les jours suivants, ils s'entra?nèrent au combat rapproché tous les deux, leur spécialité, et peaufinèrent ensemble la technique des sabres foudroyants. Le dernier jour, Ren valida enfin la technique de la coulée de boue à la place de Le Chef.
Technique : électricité statique pétrifiante