Deux jours après son intégration dans l’unité Obsidienne, Kiro se tenait dans une salle de briefing sombre, éclairée uniquement par une sphère de lumière suspendue dans l’air. à ses c?tés, les six autres membres de l’unité l’écoutaient en silence.
Devant eux, Orys.
— Mission de type Delta-5. Repérage magique dans la région de Kharenn-Frost. Une ancienne ruine vient d’émerger sous la glace. Un signal arcanique rare a été détecté : instable, fluctuant… et inconnu.
Il marqua une pause, puis tourna le regard vers Kiro.
— Tu es le plus sensible aux flux de mana anciens. C’est toi qui ouvriras le chemin.
Kiro haussa un sourcil.
— Pourquoi moi ?
— Parce que personne ici ne sent les vibrations des sorts oubliés comme toi. Et cette ruine… elle parle une langue ancienne. Très ancienne.
Radis murmura, presque fasciné :
? Kharenn-Frost… je me souviens de ce nom. Une ancienne enclave de magiciens du vide. C’est là que certains d’entre nous ont perdu… beaucoup. ?
Kiro frissonna.
Le portail de transfert les projeta directement dans un blizzard glacé. Autour d’eux, une plaine figée, balayée par les vents. Au loin, on devinait les pointes d’une structure noire, prisonnière de la glace.
Ils avan?aient en silence, encapuchonnés dans des manteaux de combat runiques.
Lyssia ouvrait la marche, ses yeux balayant l’horizon.
Rehn tra?nait un peu derrière, dessinant des glyphes dans l’air pour masquer leur présence.
Kiro, au centre du groupe, sentait le sol vibrer sous ses pas. Pas de tremblements. Pas de failles physiques. Des résonances magiques. Comme si quelque chose… les appelait.
Ils arrivèrent devant la ruine au bout d’une heure. L’endroit semblait s’être effondré puis ressoudé sur lui-même. Des cha?nes d’obsidienne pendouillaient depuis des arches effritées. Au milieu, une ouverture noire — un gouffre vers les entrailles de la terre.
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— On y va, murmura Orys.
Ils descendirent.
L’intérieur était étouffant. L’air y était plus lourd qu’au-dehors, chargé d’une poussière d’énergie instable. Les murs vibraient, chuchotaient presque. Kiro posa la main sur une pierre gravée.
Des symboles y br?laient faiblement. Radis, tendu, murmura :
? Ce sont des liens de scellement. Quelque chose est enfermé ici. Et il ne veut pas le rester. ?
Soudain, un cri.
Lyssia s’était arrêtée net.
— Quelque chose vient vers nous.
Un battement. Puis un autre. Le sol se mit à trembler, cette fois pour de bon.
Une ombre glissa entre deux colonnes.
Puis une autre. Et une troisième.
Ils n’étaient pas seuls.
— Formation défensive ! ordonna Orys.
Mais il était trop tard.
Une créature surgit du sol. Longue, serpentine, entièrement faite de glace noire vivante. Ses yeux br?laient d’un feu violet, et son cri figea l’air en éclats.
Kiro esquiva de justesse, lan?ant une barrière devant lui.
— C’est un Gardien du Néant, hurla Radis. Une relique d’avant la mort. Ce n’est pas une bête. C’est un souvenir armé !
— Un souvenir armé ? répéta Kiro à voix haute.
— Un fragment de magie pure, nourri de colère, de haine et d’oubli. Ce truc veut dévorer tout ce qui a du mana.
Orys lan?a une lame d’énergie pure, tranchant une patte de la créature, mais elle repoussa instantanément.
— Retraite stratégique ! cria-t-il.
Mais la sortie… s’était refermée.
Le piège était lancé.
Kiro se pla?a au centre, ses paumes brillantes d’un flux instable. Il savait que ce n’était pas un combat normal. Ce truc, c’était une mémoire de guerre. Et la seule chose qui pouvait lutter contre ?a…
C’était une mémoire encore plus ancienne.
— Radis… c’est à toi.
Radis prit le relais.
Un cercle triple s’activa sous les pieds de Kiro. Ses yeux virèrent au bleu céleste, ses cheveux flottèrent comme si le vent soufflait depuis l’intérieur. Une voix ancienne, froide comme l’éternité, parla à travers lui.
— Par le sceau oublié du Néant Premier… que l’Oubli se souvienne de moi.
Il leva la main.
Un symbole apparut dans l’air. Une rune que personne dans cette époque ne connaissait.
La créature… s’arrêta.
Elle hésita. Elle reconnut ce symbole.
Et elle hurla de terreur.
Kiro frappa.
L’énergie explosa dans un silence parfait, absorbant tout. Lumière, chaleur, son.
Quand la clarté revint, il n’y avait plus de créature. Juste un vide gelé dans le sol. Et le groupe, choqué, encore vivant.
Personne ne parla pendant plusieurs secondes.
Rehn rompit le silence, à voix basse :
— C’était pas… humain. Ce que tu viens de faire.
Orys, lui, fixait Kiro.
— Qui es-tu, vraiment ?
Kiro, encore à moitié possédé, ne répondit pas.
Mais dans son esprit, Radis murmura :
? Ce n’était que le premier fragment. Il y en aura d’autres. Bien plus dangereux. Et bien plus… éveillés. ?
Kiro serra les poings.
Il savait maintenant que ce monde ne contenait pas seulement des ennemis vivants… mais aussi des cauchemars oubliés.
Et certains… le reconnaissaient.
Fin du Chapitre 8.