Le ciel était gris ce matin-là, lourd d’électricité. Les nuages tournaient lentement au-dessus de l’aile est de l’académie — le Quartier Noir. Là où se trouvait l’unité Obsidienne.
Kiro s’y rendit seul, à pied, ses pas résonnant dans le silence des couloirs interdits au reste des étudiants. Même les professeurs réguliers n’avaient pas le droit d’entrer ici. Un monde à part.
Lorsqu’il poussa la porte de pierre gravée, il sentit immédiatement le changement d’atmosphère : pression magique constante, air plus dense, et… présences. De puissantes présences.
La salle principale était un d?me d’entra?nement immense, aux murs renforcés par des cristaux d’absorption de mana. Au centre, six silhouettes l’attendaient déjà.
Six élèves. Six monstres.
Ils étaient debout, en silence, observant Kiro. Chacun d’eux avait une aura distincte. L’une d’elles faisait trembler l’air autour de lui. Une autre semblait même déformer la lumière.
Mais c’est une voix rauque, calme et grave, qui brisa le silence :
— C’est donc toi… le petit nouveau.
Kiro tourna la tête. Un homme approchait lentement. Grand, les bras croisés, le visage marqué par des cicatrices anciennes, et un ?il gauche recouvert d’un bandeau enchanté. Il portait une longue veste noire brodée du symbole d’Aetherhall.
— Je suis Ma?tre Orys, chef de l’unité Obsidienne. Ici, pas de notes. Pas de classe. Seulement des résultats. Tu veux rester ? Prouve-le.
Il fit un signe de tête. Deux élèves s’avancèrent.
La première, une fille au regard de glace, cheveux blancs et peau d’ébène, fixait Kiro comme une proie. Son nom, murmuré dans les cercles secrets de l’académie : Lyssia Dorne, mage de sang, descendante d’une lignée damnée.
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L’autre, un gar?on aux cheveux verts et à la voix douce, souriait en coin. Rehn Ascar, illusionniste prodige, surnommé “le menteur éternel”. Capable de manipuler non seulement ce qu’on voit… mais ce qu’on croit.
— On va tester ton seuil, lan?a Orys.
— Mon seuil ? répondit Kiro, méfiant.
Lyssia dégaina sans prévenir. Une lance d’énergie noire surgit de sa main et fusa vers lui.
Radis hurla dans sa tête :
? Esquive à droite, maintenant ! ?
Kiro roula sur le c?té, se releva en pivot, et leva la main par réflexe. Un cercle défensif s’activa autour de lui, mais Lyssia ne ralentit pas. Elle attaquait comme une machine de guerre. Chaque coup, chaque sort, était précis, vicieux, meurtrier.
Rehn, lui, n’avait pas bougé. Mais autour de Kiro, les murs commencèrent à se tordre. Les sons devinrent distants. Illusion ? Non. Altération sensorielle. Il sentait que même sa perception du temps ralentissait.
? Garde ton esprit clair ! cria Radis. Ignore ce que tu vois. Rappelle-toi ce que tu sais. ?
Kiro se concentra. Une lumière bleutée se forma dans sa paume. Il la projeta sans viser un ennemi… mais une rune au plafond.
L’illusion se brisa net. Rehn recula, surpris. Lyssia fut déséquilibrée un instant.
Et à ce moment-là, Kiro contre-attaqua.
Une onde de choc contr?lée, à faible intensité — juste assez pour marquer son territoire. La pression fut brève, mais suffisante pour que tout le monde sente : il ne bluffait pas.
Orys s’avan?a, impressionné.
— C’est bon. Tu as passé l’épreuve d’entrée. Tu n’es pas un enfant qui joue avec des pouvoirs qu’il ne comprend pas. Tu as ton ticket.
Lyssia le fixa avec un léger hochement de tête. Pas un sourire. Mais un signe de respect. Peut-être.
Rehn, lui, éclata de rire.
— Intéressant. Très intéressant. Tu vas rendre ce groupe moins ennuyant.
Après l’évaluation, Orys les réunit dans une salle plus petite.
— Vous allez bient?t être envoyés sur une mission hors-campus. Une vraie. En conditions réelles. Le genre d’exercice qu’on ne confie qu’à ceux qui sont prêts à voir… ce qu’est vraiment la magie.
Il se tourna vers Kiro.
— Tu vas apprendre vite. Ou mourir vite.
Le silence qui suivit n’était pas une menace. C’était un fait.
Radis souffla doucement, comme s’il souriait :
? C’est parfait. Tu ne peux pas progresser sans danger. Et ici… il est partout. ?
Kiro ne répondit rien. Il observait ses nouveaux camarades. Des inconnus, mais chacun aussi dangereux que lui. Peut-être plus.
Mais au fond de lui… il n’avait jamais été aussi prêt.
Fin du Chapitre 7.